À Leipzig, l’équipe masculine britannique de gymnastique a reconquis le sommet de l’Europe. Avec un score total de 247.528, les Britanniques ont décroché l’or devant la Suisse et l’Italie, dans une finale dominée par la régularité et la solidité de ces jeunes athlètes. Mais au-delà de l’or, c’est la montée en puissance de la jeune génération qui a marqué les esprits, avec Jonas Rushworth et Jamie Lewis, deux novices à ce niveau, déjà décisifs dans la conquête du titre.

Une équipe avec des débutants, mais déjà souveraine :
Le succès britannique à Leipzig n’est pas uniquement une victoire de plus au palmarès – c’est aussi une démonstration de renouvellement maîtrisé. Si des figures établies comme Jake Jarman, Harry Hepworth ou Luke Whitehouse, tous trois présents aux JO de Paris ont parfaitement tenu leur rang, c’est la prestation de leurs jeunes coéquipiers qui est à noter. Jonas Rushworth, 19 ans, faisait ses premiers pas chez les seniors, tout comme Jamie Lewis champion nationale en titre du concours général. Tous deux ont été lancés dans le grand bain dès le premier agrès, le cheval d’arçons, une discipline notoirement exigeante techniquement. Sans trembler, Lewis a signé un solide 13.633, donnant le ton d’un concours sans faille pour les Britanniques.
Ce sang neuf n’est pas arrivé là par hasard. Depuis plusieurs années, la fédération britannique mise sur une transition progressive en intégrant des jeunes dès leurs premières années senior, et Leipzig en a été l’illustration éclatante. L’équipe féminine qui a fini sixième du concours par équipe a une moyenne d’âge de tout juste 18 ans, avec Frances Stone, âgée de 15 ans et qui est la plus jeunes gymnaste de la compétition. Mais le manque d’expérience n’a pas empêché Rushworth de briller au sol et à la barre fixe, des agrès où l’on mesure autant la puissance que la précision. Sur ces deux appareils, il a non seulement contribué au score d’équipe, mais il a aussi montré qu’il pourrait rapidement devenir un pilier pour les campagnes à venir, notamment dans l’optique des Mondiaux ou des Jeux olympiques.
Cette audace dans la composition d’équipe n’a pas freiné les ambitions collectives. Bien au contraire : le choix d’aligner des jeunes n’a pas empêché les Britanniques d’afficher la meilleure note au sol (42.699), au saut (43.132) et aux anneaux (41.699), soit trois des six agrès. La complicité entre générations a été palpable, comme l’a souligné Jake Jarman après la compétition : « Je n’étais pas sûr de la dynamique au départ, mais dès le premier jour, tout s’est mis en place naturellement. » Résultat : une performance collective sans erreurs majeures, reflet d’un groupe déjà mature malgré les débuts de certains. Ce concours par équipe a également servi de qualifications pour les épreuves individuelles qui auront lieu durant le reste de la semaine et où les Britanniques comptent bien briller.