Après deux éditions où la délégation britannique de bons résultats (7 médailles en 2022 puis 10 en 2023), les Championnats du monde d’athlétisme tokyo 2025 arrive avec des attentes toujours plus grandes et une optique d’un nouveau record médailles. Petit tour d’horizon des athlètes les plus propices à obtenir des titres et des médailles

La délégation britannique aborde ces championnats du monde de Tokyo 2025 avec une ambition affirmée : battre son record historique de médailles et s’installer durablement dans le top 8 mondial. Cette dynamique s’appuie sur des leaders en pleine maturité, une densité impressionnante dans les épreuves de demi-fond et une culture du relais qui fait figure d’exception sur la scène internationale. À Paris, lors des Jeux olympiques 2024, la Grande-Bretagne a été la seule nation à décrocher une médaille dans chacune des cinq épreuves de relais (4×100 m et 4×400 m hommes, femmes et mixte), un exploit qui témoigne de la profondeur et de la cohérence du collectif. À Tokyo, l’ajout du relais 4×100 m mixte — disputé pour la première fois en championnat du monde — pourrait offrir une sixième opportunité de podium, et les Britanniques, déjà médaillés de bronze lors des Mondiaux de relais 2025 à Guangzhou dans cette nouvelle épreuve, arrivent avec des ambitions légitimes.
Sur le plan individuel, plusieurs athlètes se présentent comme des prétendants sérieux au titre mondial. Keely Hodgkinson, championne olympique en titre du 800 m, domine les bilans mondiaux et semble intouchable cette saison. Sa capacité à contrôler les courses tactiques et à produire une accélération décisive dans les derniers 150 mètres en fait la grande favorite de l’épreuve, et quand on voit son temps de rentrée réalisée en Pologne (1.54.74, on se dit que l’un de ses objectisfs pourrait bien être le vieux record du monde). Derrière elle, Georgia Hunter Bell, qui a explosé cette saison avec un record personnel à Zurich en finale de la Diamond League, se positionne comme une candidate crédible au podium. Troisième des bilans mondiaux, elle pourrait offrir à l’équipe un doublé inédit sur cette distance. Chez les hommes, la situation est plus ouverte : Max Burgin, deuxième à Zurich à quelques centièmes d’Emmanuel Wanyonyi, a montré qu’il pouvait rivaliser avec les meilleurs. Sa progression est constante et son profil tactique pourrait lui permettre de s’imposer dans une course fermée. En revanche, Ben Pattison, médaillé de bronze à Budapest en 2023, revient de blessure et n’a pas encore retrouvé ses meilleurs chronos. Son état de forme reste une interrogation, même si son expérience passée pourrait jouer en sa faveur.
Sur 400 m, Matt Hudson-Smith semble enfin prêt à décrocher le titre mondial qui lui échappe depuis deux ans. Médaillé d’argent à Budapest puis à Paris, il aborde Tokyo en tant que quatrième performeur mondial, mais avec une maturité tactique qui pourraient faire la différence dans une finale où les autres favoris — Jacory Patterson ou Zakithi nene n’ont pas l’habitude des grandes finales. Le relais 4×400 m masculin, construit autour de Hudson-Smith, Dobson et Reardon, s’annonce comme l’un des plus solides du plateau, capable de viser l’or face aux États-Unis et au Botswana – bien que les américains soient les grands favoris. Chez les femmes, Amber Anning et Yemi Mary John forment un duo complémentaire, rapide et expérimenté, qui pourrait permettre aux britanniques de conserver leur place sur le podium, surtout en l’absence de Rashidat Adeleke qui portent sur dos la majorité des espoirs de la république d’Irlande. Le relais mixte 4×400 m, où les Britanniques ont terminé deuxième en 2023, puis troisième aux JO 2024 bénéficie cette année d’une profondeur accrue et devrait à nouveau être médaillée, pouvant même viser l’or si les meilleurs éléments cités précédemment sont mis à disposition.
En concours, les espoirs britanniques se concentrent sur deux athlètes en pleine ascension. Molly Caudery, championne du monde en salle en 2024, arrive à Tokyo avec l’un des meilleurs sauts de la saison (4,85 m) et une confiance renforcée par l’absence de Nina Kennedy, blessée. Le concours de la perche féminine sera néanmoins très relevé, avec la présence de Katie Moon, Tina Šutej et Angelica Moser, mais Caudery a les armes pour s’imposer. Morgan Lake, quant à elle, vient de franchir pour la première fois la barre symbolique des 2,00 m, devenant co-troisième performeuse mondiale cette saison. Longtemps en quête de ce saut, elle semble avoir trouvé la formule et pourrait enfin décrocher sa première médaille mondiale dans un concours où Yaroslava Mahuchikh et Nicola Olyslagers restent les favorites, mais où la Britannique a désormais sa place parmi les prétendantes.
Enfin, sur le sprint, les chances de médailles sont plus ténues. Dina Asher-Smith et Amy Hunt pourraient profiter d’un plateau affaibli — notamment par les absences de Tia Clayton et Gabrielle Thomas — pour se glisser sur le podium, mais la densité mondiale reste élevée, avec des sprinteuses comme Julien Alfred et Melissa Jefferson Wooden qui devraient se partager l’or et l’argent sur le 100m et le 200m. Un bronze reste envisageable, mais il faudrait une course parfaitement maîtrisée et un pic de forme au bon moment. Chez les hommes, Zharnel Hughes, auteur d’un 9.91 cette saison, reste le meilleur espoir britannique, mais il n’arrive pas en position de favori face à des adversaires comme Letsile Tebogo, Noah Lyles ou la nouvelle armada jamaïcaine composée de Thompson, Blake, Seville et Levell.