Ce mardi à 11 heures, lors du deuxième tour de Roland Garros junior, deux grands talents du tennis féminin, la néo-française Ksenia Efremova et la Britannique Hannah Klugman se livreront bataille pour une place en huitièmes de finale. Cette dernière, qui vient de fêter ses 16 ans semble enfin incarner le renouveau du tennis Britannique féminin qui était attendu depuis longtemps.

Récemment, on a pu citer Coco Gauff ou Mirra Andreeva dans les joueuses extrêmement précoces à réussir à imposer leur jeu sur les cours féminins, prochainement on devrait pouvoir citer Hannah Klugman qui est en train de connaître une ascension fulgurante.
Elle est née et a grandi à Wimbledon, à quelques minutes à peine du Centre Court. Enfant, elle tapait la balle avec ses sœurs sur les courts du Westside Tennis Club. C’est dire si le gazon londonien est dans son ADN et elle va très rapidement le prouver. Dès l’âge de 13 ans, elle reçoit une wildcard pour jouer le tournoi junior à Wimbledon, un premier pas symbolique qui allait bientôt en appeler bien d’autres et c’était le début d’une folle ascension. En septembre 2023, elle atteint les quarts de finale de l’US Open junior, et un mois plus tard, elle devient la plus jeune joueuse de l’histoire à se qualifier pour un tournoi ITF à 100 000 dollars, à seulement 14 ans, en atteignant les quarts de finale à Shrewsbury. Mais c’est en décembre 2023 que le grand public découvre son nom, lorsqu’elle remporte l’Orange Bowl, tournoi référence du tennis junior, jamais gagné auparavant par une Britannique. Parmi les anciennes lauréates figurent Chris Evert, Caroline Wozniacki ou encore Coco Gauff, toutes trois vainqueurs de tournois du Grand Chelem : une lignée bien prestigieuse dans laquelle Klugman voudra rapidement inscrire son nom.
La comparaison avec Gauff, d’ailleurs, ne s’arrête pas là. Comme l’Américaine, Klugman a tenté de se qualifier pour Wimbledon à seulement 15 ans, échouant à un match du tableau principal. Elle y avait battu au passage la Tchèque Linda Fruhvirtova, 376 places devant elle au classement, preuve de sa capacité à hausser son niveau face à l’adversité, avant de malheureusement tomber contre Alycia Parks lors de l’ultime match. Aujourd’hui classée autour de la 510e place mondiale, elle est toujours scolarisée à distance et jongle entre les tournois, ses études et une vie d’adolescente comme les autres.
Une joueuse complète dans la lignée des grandes espoirs britanniques.
Ce qui frappe chez Hannah Klugman, au-delà de sa précocité, c’est la maturité de son jeu. À l’instar de la Russe Mirra Andreeva, qu’elle cite comme source d’inspiration, elle ne se repose pas uniquement sur sa puissance – pourtant impressionnante : son service dépasse déjà les 180 km/h, mais construit ses points avec intelligence, variation et une réelle compréhension tactique. Son style de jeu, basé sur le changement de rythme, l’anticipation et la variété, rappelle celui des joueuses les plus fines du circuit. À l’Orange Bowl, c’est cette approche méthodique qui lui a permis de s’imposer, sans céder au stress malgré la pression de l’enjeu. Elle affronte chaque tournoi avec une fraîcheur mentale rare, comme lorsqu’elle a enchaîné un échec au Mexique avec un titre majeur en Floride.
Malgré son jeune âge, Klugman n’est plus une inconnue dans les couloirs de la Lawn Tennis Association. Soutenue par plusieurs figures du tennis britannique, comme Jack Draper ou Katie Boulter, les deux numéros nationaux, elle est considérée comme l’un des plus sérieux espoirs du Royaume-Uni depuis la génération Laura Robson–Heather Watson qui n’avait malheureusment pas confirmer derrière. En 2025, aucune autre joueuse britannique de moins de 18 ans n’a accompli un parcours aussi structuré et cohérent malgré d’autres promesse importantes. Le défi à venir sera de maintenir cette dynamique sans brûler les étapes. Sa priorité reste d’intégrer progressivement les plus gros tournois du circuit professionnel. Et avec sa maturité, son entourage solide et son talent, Klugman a tout pour incarner la relève du tennis féminin britannique qui n’a plus connu de joueuses qui ont gagné plusieurs tournois du grand chelem depuis Virginia Wade dans les années 1970. Si la réussite l’accompagne, Wimbledon pourrait bien, dans quelques années, voir l’une de ses enfants soulever le trophée qu’elle a tant rêvé.