Le Tour de Romandie 2025 a débuté mardi 29 avril par un court prologue de 3,4 km à Saint-Imier, offrant une entrée en matière explosive. Pour les coureurs britanniques, cette première journée fut synonyme de triomphe. Samuel Watson, jeune talent de 23 ans fraîchement arrivé chez INEOS Grenadiers, a signé sa première victoire en World Tour et s’est emparé du maillot de leader.

Samuel Watson surprend tout le monde et prend les commandes du général.
Il fallait de l’audace, du punch et une gestion parfaite des trajectoires pour dompter ce prologue sinueux aux onze virages techniques. En seulement 4 minutes 33 secondes, à 45,6 km/h de moyenne, Samuel Watson a renversé les pronostics et devancé de justesse Ivo Oliveira (UAE Team Emirates), grand favori du chrono court. Ivan Romeo (Movistar) complète le podium à trois secondes, tandis que Remco Evenepoel, principal prétendant au général, a limité la casse en se classant 8ème.
Cette victoire a tout d’un déclic pour le coureur britannique, connu jusqu’alors pour ses qualités de rouleur-sprinteur et ses promesses sur les Classiques. Après une quatrième place à la Figueira Champions Classic et un podium d’étape sur Paris-Nice, Watson confirme son excellente forme en ce début de saison. Pour son premier Tour de Romandie, il frappe fort d’entrée et s’offre le privilège de porter le maillot jaune au départ de la première étape en ligne, ce mercredi entre Münchenstein et Fribourg. Une journée de 194 kilomètres vallonnée, avec une dernière bosse à 6,7 % qui pourrait convenir à des coureurs explosifs comme… Samuel Watson.
Avec ce coup d’éclat, le coureur d’INEOS Grenadiers devient un acteur central de la semaine romande. Mais au-delà de la performance individuelle, c’est tout le cyclisme britannique qui rayonne en Suisse.
Une délégation britannique de qualité : 12 coureurs à suivre cette semaine.
Ils sont douze à porter fièrement les couleurs britanniques sur les routes du Tour de Romandie cette année, un contingent rare dans une épreuve World Tour. Et si le nom de Watson brille en une, il ne faut pas sous-estimer la qualité du reste du groupe. Son coéquipier chez INEOS, Geraint Thomas, double vainqueur de l’épreuve et fidèle de la course helvète, aborde l’épreuve en gestion, sans pression, mais avec l’ambition de jouer un rôle dans les jours montagneux. À ses côtés, Ben Swift, vétéran toujours précieux, et le jeune Matthew Brennan, lui aussi en bonne condition chez Visma | Lease a Bike, complètent le bloc d’expérience et de jeunesse.
Chez EF Education – EasyPost, Hugh Carthy, huitième du Giro en 2021, reste une valeur sûre en montagne. Il est accompagné de Lukas Nerurkar, jeune grimpeur prometteur fils de Richard Nerurkar, ancien athlète olympique et filleul d’Haile Gebreselassie, un beau bagage sportif qui le met dans les meilleures conditions pour débuter sa carrière sportive. Autrement, James Shaw, solide équipier qui a prouvé sur les courses d’une semaine sa capacité à encaisser les profils cassants, et Daniel McLay seront là pour jouer les arrivées groupées au sprint, probablement dès ce mercredi à Fribourg.
À noter aussi la double présence britannique chez Team Picnic PostNL, une structure néerlandaise récemment promue au niveau World Tour, avec les jeunes Oscar Onley et Bjorn Koerdt. Onley, 22 ans, passé par l’équipe DSM, continue son ascension au très haut niveau. Ses qualités de puncheur pourraient lui convenir parfaitement sur ce parcours suisse vallonné, à condition qu’il parvienne à éviter les pièges de la moyenne montagne, mais le jeune cycliste de Kelso est considéré comme l’un des prétendants au classement général. Quant à Koerdt, moins connu et âgé de juste 20 ans, il s’agit d’un profil plus complet, qui aura une belle carte à jouer dans les échappées.
Chez Cofidis, Oliver Knight continue son apprentissage du plus haut niveau, tout en montrant de bonnes dispositions sur le contre-la-montre. Enfin, chez Bahrain – Victorious, Finlay Pickering, 21 ans, ex-star des rangs juniors, est déjà bien intégré dans le collectif, et pourrait avoir carte blanche dans certaines étapes de transition.
Cette diversité de profils — sprinteurs, grimpeurs, rouleurs, jeunes talents et vétérans aguerris — offre à la délégation britannique de quoi peser sur tous les terrains cette semaine. Et après la victoire inaugurale de Samuel Watson, les ambitions ne manqueront pas pour prolonger cette dynamique positive. Le Tour de Romandie 2025 s’annonce comme un excellent laboratoire pour la nouvelle génération britannique… tout en rappelant qu’elle sait déjà gagner.