À l’occasion de la deuxième journée des championnats Britanniques de natation 2025, plusieurs nageurs et nageuses ont marqué les esprits, que ce soit par leur talent précoce ou leurs performances exceptionnelles. Entre Max Morgan, 17 ans, sacré au 50 m brasse, la prometteuse Amelie Blocksidge ou encore l’expérimenté Duncan Scott, la natation britannique semble entre de bonnes mains pour les années à venir. Retour sur les moments forts de la deuxième des cinq journées de compétition.

Max Morgan, l’insolence de la jeunesse.
Lors de la première journée, il n’avait pas digéré sa deuxième place sur 100 m brasse la veille à cause d’un stress et d’une pression mise à lui-même trop importante à en croire ses mots. Alors, Max Morgan a tout donné sur le 50 m. Dès le départ, le jeune nageur de 17 ans, détenteur du record britannique junior, est très bien sortie des blocks et a en suite développé sa nage sans stress. Résultat : une victoire et un premier titre titre national senior en 27.69 secondes, juste devant Archie Goodburn (27.78), de sept ans son aîné, qui a pourtant tout tenté pour le rattraper dans les derniers mètres.
Mais au-delà du chrono, c’est l’état d’esprit qui impressionne. Morgan, dont la précocité est déjà saluée dans les milieux de la natation britannique, confirme qu’il faudra compter sur lui dès cette saison, notamment en vue des Mondiaux juniors. S’il n’existe pas de temps de qualification pour les 50 m de spécialité, sa prestation reste une référence, d’autant que le podium est complété par un autre jeune talent : Filip Nowacki, 18 ans, en 27.87, qui signe lui aussi un deuxième podium consécutif : cependant, le 200m brasse la distance de prédilection de Morgan n’a pas encore eu lieu et on devrait donc à nouveau parler de lui prochainement.
Amelie Blocksidge, la longévité d’une promesse.
Elle n’a que 16 ans, mais déjà un palmarès impressionnant. Championne nationale en titre sur 1500 m nage libre en 2023 et en 2024, Amelie Blocksidge a une nouvelle fois démontré qu’elle était une athlète d’exception. Si son chrono de 16:23.54 est loin de son record personnel (16:10.04), il suffit à établir un nouveau record national des 16 ans, effaçant des tablettes les 16:28.49 réalisés par Keri-Anne Payne en 2003.
Dès le départ, Blocksidge impose son rythme et creuse l’écart. Elle passe en 2:07 aux 200 mètres, puis 4:17 aux 400, fidèle à ses standards. Mais l’effort se fait sentir entre les 800 et 1200 mètres, où elle perd un peu de terrain par rapport à son record. Malgré tout, sa victoire ne fait aucun doute. Derrière elle, Fleur Lewis joue les poursuivantes comme souvent, sans jamais pouvoir réellement menacer la première place.
Blocksidge avait déjà fait ses débuts internationaux chez les seniors en décembre 2024, lors des Mondiaux en petit bassin, où elle avait terminé 7ème. Cette course confirme qu’elle reste l’une des meilleures nageuses de fond de sa génération, et que malgré l’écart assez important qui la sépare des meilleurs nageuses de la distance, elle est peut-être l’une des favorites à la victoire aux prochains jeux olympiques.
Duncan Scott, l’éternel moteur du relais britannique.
Duncan Scott n’a plus rien à prouver, mais continue d’impressionner. À 26 ans, le nageur le plus médaillé de l’histoire britannique sur une seule Olympiade a signé un nouveau record personnel sur 200 m quatre nages en 1:54.89. Un temps qui le classe quatrième mondial cette saison et qui passe tout juste sous les minima pour les Mondiaux… qu’il ne souhaite pas disputer.
« Je cherche mon coach. Il n’est pas question que je fasse ça », a-t-il plaisanté après la course. Le nageur de Stirling avait été inspiré par la forme des autres internationaux comme Leon Marchand pour tenter cette performance, et le résultat a été à la hauteur des attentes. Après avoir pris un départ rapide (53.94 au 100 m), il a su résister jusqu’au bout pour devancer Ed Mildred, auteur du meilleur temps en série, qui a amélioré encore son record en 1:56.21, et le vétéran James Guy, troisième en 1:59.44.
Abbie Wood et Freya Colbert : duel de haut vol au 400 m 4 nages.
C’était l’une des courses les plus attendues de la semaine, et elle n’a pas déçu. Abbie Wood et Freya Colbert, deux figures désormais incontournables de la natation britannique et des épreuves de 4 nages, se sont livrées un duel d’une intensité rare. Wood prend rapidement l’ascendant, avec une avance de près de deux secondes à mi-course. Mais Colbert, championne du monde en titre et impressionnante sur le 200 m nage libre dont elle a été championne nationale lors de la première journée, a refait son retard dans les 100 derniers mètres.
Il s’en est fallu de peu, mais Wood conserve l’avantage et s’impose en 4:36.66, nouveau record personnel, contre 4:36.83 pour sa rivale. Les deux temps sont sous les minima pour les Mondiaux et placent les deux Britanniques aux 4e et 5e rangs mondiaux cette saison.
En embuscade, la jeune Amalie Smith (15 ans) complète le podium en 4:44.34, un peu au-dessus de son record, mais largement sous les minima juniors. Elle aussi confirme qu’elle représente un espoir solide pour l’avenir.
Katie Shanahan conclut la soirée en beauté.
Enfin, la dernière finale de la journée a offert un nouveau moment fort, avec la victoire de Katie Shanahan sur le 100 mètres dos dans une course très dense. Déjà auteure d’un record personnel le matin en séries, elle a récidivé en finale avec un nouveau meilleur temps en 1:00.03, s’approchant tout près de la barrière symbolique de la minute, elle qui est pourtant plutôt spécialiste du 200m dos ou des épreuves de 4 nages. C’était Lauren Cox, médaillée mondiale du 50m dos en 2023, qui avait pris les devants en 29.16 à mi-course. Mais Shanahan, plus résistante, a terminé plus fort pour s’imposer avec 46 centièmes d’avance.
Même si aucune des deux n’a atteint le temps de sélection direct pour les Mondiaux juniors (59.46), Shanahan reste éligible à une qualification, ayant nagé sous le temps A de World Aquatics (1:00.46). Derrière, c’est sa coéquipière de Stirling, Holly McGill, qui s’est offert la médaille de bronze en 1:00.70, dans une finale où les cinq premières ont toutes terminé dans la même seconde. L’expérimentée Kathleen Dawson, championne d’Europe en 2021, prend la cinquième place en 1:01.01, juste derrière Blythe Kinsman (17 ans), déjà médaillée à plusieurs reprises au niveau européen a terminé au pied du podium en 1:00.80, à un petit dixième d’une première médaille nationale chez les seniors.