Le badminton britannique a retrouvé des couleurs cet été grâce à deux jeunes prodiges. Ishasriya Mekala et Kalyan Manoj ont marqué l’histoire du Festival Olympique de la Jeunesse Européenne (EYOF) en remportant chacun la médaille d’or en simple, offrant au Royaume-Uni un doublé inédit et son premier podium dans la discipline depuis 1999. Une performance qui pourrait bien symboliser le début d’une nouvelle ère pour le sport en quête de reconnaissance dans le pays qui l’a pourtant inventé.

Kalyan Manoj et Ishasriya Mekala : les triomphes britanniques
À Skopje, Manoj a signé un parcours impressionnant pour s’imposer en simple garçons. Après avoir dominé ses premiers adversaires, il a dû batailler en quart de finale face au Lituanien Daniel Leonovic, avant de conclure en trois manches (21-8, 20-22, 21-17), ce fut d’ailleurs de loin la rencontre la plus âpre qu’il ait eu à disputer. En finale, il retrouvait le Suisse Santiago Araujo, qui l’avait battu l’année précédente. Cette fois, il a pris sa revanche avec autorité (21-16, 21-10). « Je l’ai battu en phase de groupes et de nouveau en finale, cela montre mes progrès », expliquait-il après son sacre.
Pour lui, la victoire a eu une saveur particulière : « Quand j’ai compris que j’étais sur le point de gagner l’or, je savourais chaque point. » Déjà intégré au National Badminton Centre de Milton Keynes, Manoj bénéficie d’un encadrement de haut niveau qui lui permet de s’entraîner aux côtés de joueurs confirmés. George Bevan, responsable du programme de performance, n’a pas caché son enthousiasme : « Il s’est pleinement investi et s’adapte déjà aux exigences d’un environnement senior. Cette médaille d’or est la récompense de son engagement. »
Pour le même résultat, le parcours de Mekala a été tout aussi marquant. Opposée à la Danoise Diya Mary Cherian en finale du simple filles, elle a livré ce qu’elle considère comme » l’une de [ses] meilleures performances à ce jour « . Grâce à une maîtrise tactique et une constance remarquable, elle a décroché l’or et permis au Royaume-Uni de réaliser un doublé historique.
« J’ai beaucoup travaillé pour en arriver là, donc savoir que cela a payé est une sensation incroyable », expliquait-elle. Soucieuse de mettre en avant son entourage, elle ajoutait : « Tout le monde m’encourageait, et voir Kalyan et moi gagner ensemble montre que ce n’est qu’un début pour le badminton britannique. »
Avec le récent succès et la tête sans doute ailleurs, en double mixte, associée à Manoj, Mekala n’a pas franchi le premier tour. Mais l’essentiel était ailleurs : leur réussite individuelle a suffi à marquer les esprits et à placer le badminton britannique sous le feu des projecteurs.
Un signe fort pour l’avenir du badminton britannique
Avec ces deux médailles d’or, le Royaume-Uni a rappelé qu’il pouvait compter sur une nouvelle génération talentueuse. Depuis plus de vingt ans, le badminton britannique peinait à exister sur la scène européenne, dominée par les nations scandinaves (Danemark) et surtout asiatiques. Le doublé de Mekala et Manoj est venu briser cette dynamique et ouvrir une fenêtre d’espoir.
Au-delà de leur talent pur, les deux jeunes joueurs incarnent la réussite d’un système de formation qui gagne en efficacité. Le travail mené dans les structures nationales, comme à Milton Keynes, permet désormais à des adolescents d’être compétitifs dès leur plus jeune âge sur la scène internationale. Le défi sera désormais de franchir l’étape cruciale du passage en catégorie senior, où la densité et l’exigence sont d’un tout autre niveau.
Reste que la promesse est bien réelle. L’histoire retiendra que le Royaume-Uni a retrouvé le goût de l’or en badminton à l’été 2025 grâce à deux jeunes de 15 et 16 ans. Et si le meilleur reste à venir, le badminton britannique tient déjà ses nouveaux visages : Ishasriya Mekala et Kalyan Manoj.