À l’occasion de la quatrième journée des championnats Britanniques de natation 2025, plusieurs nageurs et nageuses ont marqué les esprits, que ce soit par leur talent précoce ou leurs performances exceptionnelles. Entre Oliver Morgan, à nouveau sacré sur 50m dos, le prometteur Jack Brown s’est classé deuxième du 100m papillon à seulement 7 centièmes du titre. Enfin, l’expérimenté Duncan Scott a remporté un nouveau titre sur 20m 4 nages. Retour sur les moments forts de la troisième des cinq journées de compétition.

Katie Shanahan en patronne du 200m dos.
À seulement 20 ans, Katie Shanahan s’est affirmée comme l’une des figures de proue du 200m dos britannique. Sur la ligne de départ, la pression était palpable, tant la concurrence était dense avec des nageuses comme Holly McGill ou Honey Osrin prêtes à bouleverser la hiérarchie. Pourtant, la nageuse de Stirling a parfaitement géré son effort, optant pour une stratégie de progression régulière qui lui a permis de remonter dans les derniers 50 mètres l’écart qui avait été fait dans les trois premières longueurs.
Son chrono de 2:07.91, en-dessous du temps requis pour les Mondiaux, lui ouvre donc la porte de Singapour. Ce succès n’est pas anodin : il récompense une régularité remarquable sur la scène internationale. Shanahan a multiplié les expériences ces dernières années, affrontant les meilleures mondiales, notamment les Australiennes qui dominent très largement la natation mondiale. « Courir cette épreuve à presque chaque compétition internationale m’a permis d’apprendre à bien la gérer. Je sais maintenant comment aborder ce genre de courses », confiait-elle après la finale.
Dans son sillage, Holly McGill a également franchi la barre des 2:08.60, confirmant une dynamique positive au sein du groupe de Stirling qui montre avec ces nageuses ou d’autres comme Duncan Scott qu’elle est l’une des meilleures universités Britannique de natation et sans aucun doute la meilleure d’Écosse.
Ed Mildred, un mental d’acier pour enfin franchir le cap.
Chez les hommes, l’éclosion tant attendue d’Ed Mildred a marqué les esprits. Longtemps considéré comme un prodige chez les juniors, le jeune homme de 21 ans avait jusque-là peiné à s’imposer chez les seniors. C’est désormais chose faite grâce à une performance solide sur le 100m papillon, remporté en 51.80 secondes. Certes, il échoue de peu face au temps de sélection individuelle (51.35), mais il valide son billet pour Singapour via le relais 4x100m 4 nages.
Plus encore que le chrono, c’est la manière qui impressionne. Parti vite (23.98 au 50m), Mildred a résisté au retour du jeune Jack Brown, 18 ans, finalement deuxième à seulement 7 centièmes et superbe promesse pour l’avenir. Ce dernier a d’ailleurs signé un chrono plus rapide que le record junior national détenu jusqu’ici… par Mildred lui-même.
« C’est mon premier championnat du monde en grand bassin. J’ai gagné beaucoup de choses chez les juniors, mais m’imposer chez les seniors a demandé une résilience mentale énorme », déclarait Mildred. Ce succès, au-delà de la qualification, symbolise un passage de témoin générationnel au sein du sprint papillon britannique qui a pendant trop longtemps été la nage parmi les quatre existantes qui peinait à trouver un nageur de niveau mondial.
Eva Okaro, double éclat en 50 mètres.
À seulement 18 ans, Eva Okaro a illuminé le sprint féminin. Déjà titrée sur le 50m nage libre, la nageuse a doublé la mise en s’imposant sur le 50m papillon en 26.19 secondes, record personnel à la clé. Sa progression est fulgurante : il y a à peine un mois, elle signait un 26.39 prometteur à Édimbourg.
Son aisance sur les distances courtes, sa capacité à répéter les performances à haut niveau que ce soit en nage libre ou en papillon, et son calme en finale sont autant d’atouts qui ont convaincu les sélectionneurs de l’emmener à Singapour. Elle y retrouvera ainsi une jeune nageuse du même âge et d’un style très similaire au sien, l’italienne Sara Curtis qui vient de s’emparer du record d’Italie précédemment détenu par Federica Pellegrini. Derrière elle, Laura Stephens (26.62) confirme sa polyvalence tandis que Kate Clifton et Ciara Scholsshan se partagent le bronze dans un podium à quatre.
Ollie Morgan et la suprématie du dos.
S’il y a bien un homme qui a dominé les épreuves de dos à Londres, c’est Ollie Morgan. Après avoir explosé le record national sur 100m dos, il a enchaîné avec une victoire en 50m dos en 24.43 secondes, son nouveau record personnel. Il s’agit du deuxième temps britannique de l’histoire dans cette discipline, à seulement quelques dixièmes du record absolu.
Morgan, déjà qualifié pour les Mondiaux, a confirmé son statut de favori incontestable. Sa domination est nette, mais elle n’éclipse pas les belles promesses de ses poursuivants : Jonny Marshall, deuxième en 24.88, signe lui aussi un record personnel et son premier chrono sous les 25 secondes. Cameron Brooker complète le podium avec un 25.02 également synonyme de meilleure performance en carrière, de bonne augure pour une discipline qui vient d’entrer au programme Olympique et qui sera donc disputer en 2028 à Los Angeles.
Duncan Scott, le maître du quatre nages.
Huit médailles olympiques au compteur, et pourtant Duncan Scott continue d’impressionner. Déjà préqualifié pour le 200m 4 nages grâce à sa médaille d’argent aux Mondiaux 2023, il aurait pu se contenter d’un passage tranquille à Londres. C’était mal le connaître.
Le nageur de Stirling a non seulement remporté la finale, mais aussi amélioré le temps de sélection pour Singapour. Après un premier 50m papillon très disputé, il a creusé l’écart en dos et n’a jamais été inquiété par la suite. Son dernier 50m en nage libre, le plus rapide du plateau pour un nageur qui on le rappelle est vice champion olympique du 200m nage libre en 2021, a démontré toute sa maîtrise stratégique. « C’était dur, les autres m’ont mis sous pression dès le départ. En quatre nages, il faut savoir exploiter ses points forts et limiter la casse sur ses points faibles », expliquait-il en sortie de bassin. Derrière lui, l’espoir Matthew Ward, médaillé à l’échelle des espoirs à plusieurs compétitions européennes a amélioré son record personnel sur la distance, passant pour la première fois sous les 2 minutes en 1.59.13