La première journée des Championnats du monde juniors de natation 2025, organisés à Otopeni en Roumanie, a offert un bel aperçu des ambitions britanniques pour cette édition. La petite équipe en nombre, mais composée des meilleurs nageurs et nageuses possibles a parfaitement réussi son entrée en lice, avec médailles et records personnels à la clé, offrant donc le démarrage parfait à une équipe qui va vouloir surfer sur son succès aux championnats d’Europe junior.

Dès les séries matinales, les signes positifs se sont multipliés pour les Britanniques. Theodora Taylor, en 50 m brasse, a pris la quatrième place de sa série en 31’’23, se qualifiant sans difficulté pour les demi-finales. En 400 m quatre nages, Amalie Smith a montré son potentiel avec un temps de 4’42’’29, suffisant pour atteindre la finale et laissant entrevoir de belles marges de progression, elle qui arrivait en Roumanie avec un record personnel de 4.37.02 secondes. Du côté masculin, la brasse s’est imposée comme le secteur fort du jour : le très attendu Filip Nowacki a terminé deuxième de son 100 m en 59’’84, tandis que Max Morgan, dixième en 1’01’’08, a lui aussi assuré sa place en demi-finales. EN fin de matinée, c’est le relais qui est venu également confirmé l’excellente dynamique collective, avec le 4×100 m nage libre masculin qui a signé le meilleur temps des qualifications grâce à Jacob Mills (48’’17), Gabriel Shepherd (49’’04), Harry Milne (49’’77) et Rio Daodu (49’’60). Dans les autres épreuves, Daniel Ransom et Daodu ont échoué de peu aux portes des demi-finales du 100 m dos (17e et 18e), tandis que Blythe Kinsman terminait 22e du 100 m dos féminin, elle que l’on retrouvera sur le 50m où elle devrait davantage briller.
Une première soirée presque parfaite !
Dans une après-midi où les grandes performances se sont enchaînées, le grand moment britannique de la journée est venu d’Amalie Smith, héroïne d’une finale du 400 m quatre nages haletante. Reléguée en cinquième position à mi-course avec près de six secondes de retard, elle a réalisé une remontée spectaculaire grâce à une partie en brasse tout simplement époustouflante. Son passage en 1’16’’2 sur ce troisième 100 m a été tout bonnement exceptionnel, un chrono plus rapide que n’importe quel relais brasse enregistré lors des derniers Championnats du monde de Singapour. De fait, son retour fut non seulement le plus rapide de cette finale, mais également meilleur que toutes les performances réalisées sur la deuxième moitié de course à Singapour. À l’arrivée, Smith s’est emparée de la médaille d’argent en 4’35’’49, soit cinq secondes plus vite que toutes ses adversaires de la soirée. Elle décroche ainsi la première médaille britannique de ces Mondiaux, améliorant de plus d’une seconde son record personnel et s’installant au quatrième rang des meilleures performeuses britanniques de l’histoire sur la distance.
Quelques minutes plus tôt, Theodora Taylor avait validé son ticket pour la finale du 50 m brasse en terminant troisième de sa demi-finale (31’’27), à cinquième de la première place d’une course serrée, et se qualifiant avec le sixième temps global. Mais c’est encore en brasse que les plus grands motifs de satisfaction sont venus : Filip Nowacki s’est imposé en demi-finale avec un nouveau record personnel en 59’’24, confirmant son statut de candidat au podium mondial. À ses côtés, Max Morgan a frappé un grand coup en franchissant pour la première fois la barre symbolique de la minute, troisième en 59’’93. Les deux Britanniques se présentent donc en finale avec le premier et le quatrième chrono des engagés, une double présence qui souligne la profondeur du réservoir national dans cette discipline qui en aura forcément besoin au moment où l’immense Adam Peaty prendra sa retraite.
La soirée a toutefois été plus contrastée pour le relais masculin du 4×100 m nage libre : parti idéalement grâce à un Jacob Mills très rapide, premier au passage du relais, le quatuor n’a pas pu maintenir l’écart face à l’Italie, aux États-Unis et surtout aux Russes (sous bannière neutre), vainqueurs en établissant un nouveau record du monde junior. Cinquièmes au final, les Britanniques repartiront sans doute frustrés de manquer la médaille, surtout Mills, Gabriel Shepherd, Harry Milne et Rio Daodu ont tous été légèrement moins rapides en finale qu’ils ne l’avaient été en séries.